La pagode Shwedagon à Yangon |
13 au 15 novembre 2010
«L’art sous toutes se formes était lié à la cour et au bouddhisme. L’énergie créatrice des rois et du peuple birman s’est donc concentrée sur la construction de pagodes, de bouddhas et de temples.»
Yangoon a été dépossédée de son titre de capitale en 2005 par la junte militaire qui craignait son trop grand nombre d’étudiants contestataires, son accès trop facile et des bâtiments désuets. Une nouvelle capitale, Naypyidaw, a été construite à 300 km au nord de Yangon au milieu de nulle part… des édifices de béton sans âme et fortement gardés occupés par des fonctionnaires obligés de vivre loin de leurs familles.
Il reste peu du passé colonial britannique de Yangon, si ce n’est quelques édifices en décrépitude. Quelques grands hôtels se sont installés mais Yangon est loin de la modernité des autres grandes capitales sud-asiatiques telles Bangkok, Kuala Lumpur etc. Elle compte bien quelques grandes avenues et espaces verts mais surtout des trottoirs défoncés qui accueillent une ribambelle de petites cuisines ambulantes où on mange pour deux fois rien.
Le grand attrait de Yangon, c’est sa somptueuse pagode «Shwedagon», symbole incontesté du Myanmar et point de ralliement de tout le peuple birman.
«Les superlatifs se bousculent pour évoquer cette pagode qui les mérite tous : la plus belle du monde, la plus impressionnante, la plus grandiose, la plus… Sacrée. Depuis 2500 ans, ce site est au cœur du bouddhisme birman, au cœur de la vie religieuse, sociale et politique du pays. En émane une atmosphère unique et envoûtante, où recueillement et dévotions se mêlent à un esprit bon enfant. Seuls ou en groupe, les fidèles en prières immobiles ou vagabondes se pressent par centaines, voire milliers, dans ce vaste complexe qui abrite plus de 80 bâtiments.»
Le grand «stupa» centrale, recouvert de plus de 700 kg d’or et d’un globe serti de plus de 6 000 pierres précieuses, s’élève à 100 m dans le ciel. Tout autour, des dizaines de pagodes, plus petits stupas et temples de toutes formes abritent des milliers de statues de Bouddha et attirent les fidèles de tout le pays. Le tout crée un ensemble à la fois chaotique et magique.
Précisons que le terme «stupa» réfère à une structure pleine en forme de cloche qui contient généralement des reliques de Bouddha alors que «pagode» ou «temple» réfèrent à des lieux de prières, d’offrandes et de méditation.
Selon la légende, il y a plus de 2 500 ans, deux marchands birmans auraient offert des gâteaux de miel à Bouddha tout juste sorti d’une période de jeûne et de méditation. En remerciement, il leur offrit huit cheveux qu’ils remirent à leur roi. Ce dernier fit aussitôt élever sur une colline un stûpa pour les conserver; c’est ainsi que Shwedagon est né.
Les birmans y pratiquent de multiples rites… Ils prient notamment devant de petits oratoires représentant chacun jours de la semaine. Selon le jour de votre naissance, vous devez venir verser sur la petite statue de Bouddha qui y est érigée autant de verres d’eau que votre âge plus un. Ils font aussi de multiples offrandes aux différentes statues de Bouddha… la plupart du temps, des fleurs, de la nourriture (noix de coco, bananes, fruits) mais aussi des cigarettes, des boissons gazeuses et, bien sûr, de l’argent.
Shwedagon, la plus grandiose pagode du Myanmar, oui, c’est vrai !