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SIEM REAP & LES TEMPLES D’ANGKOR

12 au 20 décembre 2010

La ville de Siem Reap, 120 000 habitants, à une dizaine de km des temples d’Angkor, se développe à un rythme d’enfer. Chaque semaine, de nouveaux restos et hôtels, on se demande comment ils font pour tous vivre … et effectivement, la compétition est féroce, il est facile de se loger très confortablement pour pas cher à Siem Reap. Idem pour les transports. Comme à Phnom Penh, la bouffe y est excellente tant occidentale que cambodgienne. Tout cela fait qu’on s’attarde facilement à Siem Reap… nous y resterons 6 jours dont 3 jours de visite aux temples et un au Musée national.
Les Temples d’Angkor, 8e merveille du monde selon plusieurs, constituent en effet un ensemble architectural colossal. Le cœur et l’âme du Cambodge s’y retrouvent, c’est une source d’inspiration et de fierté pour tous les khmers. Encore aujourd’hui un haut lieu de pèlerinage pour tous les cambodgiens, c’est aussi un site touristique incontournable en Asie.

Angkor fut la capitale de l’empire Khmer entre les 9e et 14e siècles, immense empire qui s’étendait du sud Vietnam jusqu’au Yunnan en Chine au nord et à l’ouest jusqu’à la Baie de Bengale. À son apogée au 12e siècle, Angkor comptait près d’un million d’habitants alors qu’à la même époque, Londres en comptait 50 000 ! Tous les bâtiments civils, construits en bois, ont disparu mais les temples ont résisté au temps, puisque seules les demeures des dieux pouvaient être construites en pierre. D’ailleurs quel travail colossal cela a dû être de transporter ces pierres par voie d’eau depuis la carrière située à 50 km de la ville !
À l’exception d’Angkor Wat qui a toujours été actif en temps que temple, les autres monuments de la cité impériale d’Angkor ont été laissés à l’abandon et envahis par la jungle durant plusieurs siècles. En 1351 et 1431, suite au saccage d’Angkor par les Thais, ennemis jurés des Khmers,  la cour khmère a déménagé à Phnom Penh et abandonné Angkor.
Il y a bien eu quelques mentions d’Angkor par des explorateurs du 16e et 17e siècle mais c’est le français Henri Mouhot qui a révélé la grandeur et la splendeur d’Angkor au monde entier dans les années 1860. Depuis les années 1920, plusieurs pays se sont impliqués dans des projets de restauration des temples d’Angkor mais la guerre civile au Cambodge a mis un frein à ces efforts et la jungle a de nouveau envahi le site qui s’étend sur plusieurs dizaines de kilomètres. Les travaux de restauration ont maintenant repris et le Cambodge a des projets très ambitieux de développement autour d’Angkor… probablement une bonne nouvelle pour le commerce local mais peut-être pas aussi positif pour l’authenticité du lieu; l’avenir nous le dira…
Voici donc quelques uns de nos coups de cœurs «angkoriens»…

Angkor Wat
Angkor Wat bien sûr… quoique pas nécessairement notre préféré, c’est le temple le mieux conservé et le plus étendu d’Angkor, d’où sa majesté et sa notoriété. On dit même que c’est la plus vaste structure à caractère religieux au monde ! Dédié à Vishnu, il aurait été construit pour servir de mausolée au roi Suryavarman II en 1152. Surmonté d’une tour de 55 m de haut et entouré d’une douve de 190 m de large qui fait un rectangle de 1,5 km de long x 1,3 km de large, Angkor Wat est tout à fait spectaculaire ! De magnifiques bas-reliefs sculptés tout le long de l’enceinte principale (800 m long) décrit différentes batailles et légendes hindoues.


Détail de la  Terrasse des éléphants d'Angkor Thom

Angkor Thom, la cité fortifiée de 10 km2 nous offre le plus bel ensemble architectural du site. On accède à l’intérieur de ses murs par des portes richement sculptées et précédées de larges allées gardées par des dizaines de dieux d’un côté et de démons de l’autre côté. La Terrasse des éléphants est impressionnante, c’est de là que le roi voyait défiler sa cour et son armée et donnait audience. Mais, pour nous, le clou d’Angkor Thom et peut-être même de tout le site, c’est sans contredit, le temple du Bayon.

7 des 54 visages du Bayon (et Lucie ne compte pas !)
Le Bayon, érigé par le plus grand roi de la dynastie khmère, Jayarvaman VII qui régna de 1181 à 1219, demeure encore une énigme. Il est constitué d’une série de corridors, d’escaliers vertigineux et, par-dessus tout, de 54 tours à 4 faces, chaque face arborant un visage sculpté identique. Les spécialistes s’entendent maintenant pour dire qu’il s’agit du visage du roi Jayarvaman VII, qui s’était autoproclamé dieu ! On pense que les 54 tours représentent les 54 provinces de l’empire khmer de l’époque et que les 4 visages orientés aux 4 points cardinaux symbolisent le roi veillant sur son empire. En tout cas, c’est assez impressionnant de voir tous ces visages se révéler à nos yeux et nous observer au fur et à mesure qu’on s’approche du temple qui, de loin, ressemble à un tas de pierre informe ! Spectacle unique !

Tah Prohm
Le Tah Prohm quant à lui dégage une ambiance étrange… c’est le seul temple qu’on a laissé envahi par la jungle. Ses tours et ses murs effondrés et recouverts d’arbres géant aux racines aériennes nous font imaginer à quoi Angkor devait ressembler lorsque les premiers européens l’ont redécouvert au 19e siècle. Si Angkor Wat et Bayon témoignent du génie des anciens khmers, Tah Prohm, quant à lui, nous rappelle l’incroyable force de la nature.
Banteay Srei
Banteay Srei est un temple hindou dédié à Shiva. Taillé dans une pierre teintée de rose et richement ornementé de sculptures des plus fines, il est considéré par plusieurs comme étant le «joyau» d’Angkor et un des plus beaux exemples de sculpture sur pierre au monde ! Banteay Srei veut dire «Citadelles des femmes»; on dit que ce temple a dû être construit par et pour des femmes car ses sculptures raffinées sont trop délicates pour avoir été faites par un homme ! Un autre coup de cœur assurément !

Enfin, puisqu’il faut donner notre avis quant à l’inévitable comparaison Angkor vs Bagan, nous devons avouer que nous avons un faible pour Bagan, un site mieux conservé, plus vivant et plus chaleureux. Le Angkor du 12e siècle, à l’apogée de l’empire khmer, devait être tout à fait grandiose et magistral… Sans vouloir être négatif, disons que l’état actuel de ces monuments colossaux, des ruines pillées et saccagées, nous a toutefois un peu attristés. Angkor demeure quand même un incontournable. L’ampleur de cette œuvre monumentale mérite toute notre admiration et nous  espérons que les travaux de restauration en cours sauront lui rendre justice et témoigner de toute sa majesté !